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Les GARDES SUISSES

 Tout d’abord un petit rappel : en France les Gardes Suisses étaient des militaires à la solde du Roy et ne sont pas à confondre avec les appariteurs d’églises ou autres cathédrales, en costumés et portant tricorne et hallebarde, embauchés  pour le décorum.

Il eut trois corps distincts :     Les Cent-Suisses
                                            Le régiment des gardes Suisses
                                            Les divers régiments suisses.

 Les Cent-Suisses crée par Charles XVII en 1497, était en fait sa garde rapprochée, véritables gardes du corps, sous le commandement d’un officier français . La troupe était armée de l’épée et de la hallebarde. En campagne elle avait le mousquet et le fusil . Son fonctionnement ne fut à peine modifié qu’en 1577.
 L’uniforme changea au goût de chaque monarque, mais il n’y a pas à douter sur leur élégance royale. Ils avaient à charge l’intérieur du palais.
 Ce corps dissous à la Révolution , rétabli en 1814 par Louis XVIII, disparut définitivement avec Charles X en 1830.
 Le Régiment des Gardes Suisses : dès 1567 Charles IX obtint des cantons suisses vingt compagnies soit 6.000 hommes et un escadron de 200 chevaux. Louis XIII les réorganisa  . Ils avaient à charge l’extérieur du palais.
Avant la construction des casernes ils étaient logés chez l’habitant ;
 Ce régiment était le plus prestigieux . La solde des gardes était supérieure à celle des autres régiments . Il faut dire que l’entrée y était plus difficile ne serait-ce que pour répondre à des critères physiques : être beau et grand.
 Si pour ce dernier critère : 5 pieds 4 pouces (1m75 pour les fusiliers), 5 pieds 6 pouces pour les autres 1m82) je ne puis me prononcer sur l’autre.
   Le logement chez l’habitant résultait d’une décision royale , et ne semblait pas enthousiasmer ceux qui étaient requis. Ces obligations furent réglées par une ordonnance du 22.12.1774.

Les soldats suisses ne s’enrôlaient pas individuellement. Ils étaient en général recrutés dans leur canton. Ce fut le cas de Chretien  Krättli et de son neveu Jacob. Leur liberté de conscience était garantie conformément aux coutumes de leurs cantons d’origine. Ces soldats suisses échappaient aux règlements , tribunaux et justice du roi pour demeurer soumis au code criminel dit « la Caroline » , chaque  régiment jugeant par son conseil de guerre. Toutefois certains proviennent de France et justifient leur origine suisse : Louis et Rodolphe, fils de Jacob.

Un des cantons d’où venaient un très grand nombre de recrues étaient les Grisons, pays des Krätli. Beaucoup repartaient chez eux après engagement. D’autres rengageaient ou encore s’installaient dans le secteur privé.

En fin de carrière, pour les invalides catholiques , il leur était possible  d’être admis à l’Hôtel des Invalides. Mais cette possibilité semblait aussi acceptée de façon honorifique. Vers 1770  Louis , devenu Krettly , marié pour la 3ème fois, bien que dit officier suisse invalide résident en l’Hôtel de Invalides , habitait avec cette épouse à St Denis,  y est mentionné avec la profession d’épicier-chocolatier et exerçant la fonction d’échevin . En somme un immigré bien intégré.
 

                Le bulletin de l’Armée de Terre T 5
                Dictionnaire historique et biographique de la Suisse T2 1924
                Trois siècles d’histoire militaire , J.C Pistoresi

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